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Pesticides : calendrier imposé pour l’Anses, « une entrave grave à son indépendance »
#pesticides #agriculture #ANSES #AssembleeNAtionale #gouvernement
Article mis en ligne le 14 juillet 2025
dernière modification le 12 juillet 2025

Un décret publié le 10 juillet oblige l’Agence nationale de sécurité sanitaire à suivre un calendrier imposé en matière d’examen des pesticides. Élus d’opposition et associations dénoncent une atteinte à son indépendance.

À peine écartée par les députés, aussitôt imposée par décret par le gouvernement… Une des mesures les plus décriées de la loi Duplomb sur l’agriculture, retirée du texte voté mardi 8 juillet à l’Assemblée nationale pour emporter l’adhésion des députés macronistes, vient d’être réintroduite par les ministères de l’Agriculture, du Travail et de la Transition écologique.

Ce décret publié jeudi 10 juillet au Journal officiel, d’apparence technique, touche à l’indépendance de l’institution scientifique chargée d’autoriser, ou non, l’utilisation d’insecticides, herbicides ou fongicides, après évaluation de leur dangerosité. (...)

« La liberté de décider de son propre ordre du jour est compromise, c’est une entrave grave à l’indépendance de l’Anses », dit François Veillerette, président de l’association Générations futures, à Reporterre. L’association dénonce un « passage en force par voie réglementaire ».
2 000 demandes par an

Le calendrier suivant lequel les demandes d’autorisation de mise sur le marché des produits phytosanitaires sont examinées est important pour la régulation des substances mises en cause dans l’épidémie de cancers qui touche actuellement la France. L’Anses examine 2 000 demandes par an. Les dossiers se bousculent et il faut aller au plus urgent. « Elle n’a pas des moyens infinis. La fixation de l’agenda est donc une prérogative extrêmement importante », dit le député socialiste Dominique Potier à Reporterre.

Ces voix redoutent que l’interdiction des produits dangereux soit retardée. (...)

Un néonicotinoïde toxique dans les starting-blocks (...)

Contactée par Reporterre, l’Anses dit se donner « le temps de l’analyse » sur les conséquences de ce décret avant toute réaction publique. Son président, Benoît Vallet, a exprimé durant l’examen de la loi Duplomb au Parlement son intention de démissionner si l’indépendance des 750 chercheurs qui y travaillent était compromise.