
(...) le G20, à lui tout seul, est en train d’entériner un réchauffement climatique supérieur à 3,2°C. A quelques jours de la COP24, les plus grands criminels du climat sont donc connus : ils sont 20. Et ils sont réunis à Buenos Aires.
Intoxiqués aux énergies fossiles et à la recherche de la croissance économique à tout prix, les pays du G20 représentent à eux seuls 80% de la consommation d’énergie dans le monde – et 78% des émissions de C02 – pour à peine 60% de la population mondiale. Le rapport publié par le PNUE en début de semaine est clair : les pays du G20 pris collectivement « ne sont pas sur la bonne voie » pour atteindre les objectifs qu’ils se sont eux-mêmes fixés pour 2030. Parmi les cancres on peut compter les Etats-Unis ou l’Arabie Saoudite, bien sûr, mais également le Canada et l’Union européenne qui se présentent pourtant bien souvent comme les « Champions du climat ». (...)
Dans la réalité, il n’en est rien. Le G20, en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, ressemble à une classe de cancres. Mettre à l’index Donald Trump et les Etats-Unis, comme cela est fait habituellement, est donc trompeur. C’est oublier que dans une classe de cancres, même le meilleur d’entre eux, reste un cancre. Ainsi, l’Union européenne, loin de l’image qu’elle souhaite donner d’elle-même, n’est pas en mesure de garantir que ses objectifs pour 2030 seront atteints. Et au sein de l’Union européenne, la France est loin d’être exemplaire, quoiqu’en disent les défenseurs du nucléaire dans le mix électrique du pays : ses émissions n’ont-elles pas augmenté de 3,2 % en 2017 par rapport à 2016 (contre une augmentation de 1,8% pour l’UE) ?
Ils sont 20. Ce sont 20 criminels du climat.
Il faut dire que les énergies fossiles représentent toujours 82% du mix énergétique des pays du G20, rappelle un deuxième rapport, publié par Climate Transparency. (...)
les émissions de gaz à effet de serre sont donc repartis à la hausse dans 15 des 20 pays du G20, les éloignant progressivement et irrémédiablement d’une trajectoire conforme aux objectifs de 2°C – et idéalement 1,5°C – pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Rendons-nous compte : un objectif de réduction de 80% des émissions entre 2005 et 2050 – le minimum requis pour les pays riches – exige une réduction annuelle constante d’environ 3,5% par an durant cette période. Les pays du G20 en sont très éloignés et ils nous conduisent à eux tous seuls, sur un réchauffement climatique supérieur à 3,2°C.
Du théâtre pour sauver les apparences (...)
Tous ces engagements, répétés année après année, peuvent être repris et analysés : aucun n’a été suivi d’effet et les pays du G20, pris dans leur globalité, sont les principaux responsables de l’aggravation des dérèglements climatiques.
Il y aura pourtant des commentateurs pour se féliciter, qu’en marge du G20 à Buenos Aires, quelques pays, autour de la France et de l’Union européenne, auront réaffirmé leur détermination à lutter contre le réchauffement climatique. (...)
Ce G20 où siègent 20 criminels du climat, bien trop occupés à préserver les intérêts de leurs multinationales respectives dans la mondialisation néolibérale pour mettre en œuvre des politiques efficaces en matière de lutte contre les réchauffements climatiques.