
La COP24 s’ouvre dimanche 2 décembre à Katowice, en Pologne. Reporterre explique en les trois enjeux principaux : définir les règles d’application de l’Accord de Paris, élever l’ambition climatique mondiale et renforcer la solidarité internationale face aux transformations en cours et à venir.
La 24e Conférence des parties (COP24) de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC), signée en 1992, se déroule du 2 au 14 décembre à Katowice, en Pologne. Les pays, dits « parties », se réunissent pour définir et peaufiner le cadre d’action de la lutte contre le changement climatique.
Le dérèglement climatique est un problème mondial : il appelle une action collective et, en ce sens, les négociations internationales à son propos, sont indispensables. Reporterre vous présente les grands enjeux de la conférence de Katowice.
Définir des règles d’applica (...)
L ’Accord de Paris est le premier accord climatique signé par toutes les parties à la CCNUCC. Adopté en 2015, il s’inscrit dans la durée et prévoit un examen régulier des promesses et des réalisations. Cet accord-cadre a déterminé une démarche commune des États en vue de réduire progressivement l’écart entre leurs actions individuelles et l’objectif commun qu’ils se sont fixé : contenir le réchauffement climatique en dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.
Le cœur opérationnel de l’Accord de Paris repose notamment sur les engagements individuels des pays : les contributions déterminées au niveau national (Nationally determined contributions, NDC). Chaque État décide de sa contribution à la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre d’un accord fondé sur les promesses des différents pays. Le cycle de renouvellement de ces promesses, ou engagements, est prévu tous les cinq ans. Le prochain rendez-vous est donc 2020 Cependant, les pays ne sont pas contraints de respecter le contenu de ces engagements et la plupart des pays restent vagues sur la manière dont ils atteindront leurs objectifs. La COP24 pourrait être l’occasion de préciser les informations que les pays devront livrer sur leurs contributions nationales aux actions climatiques, dans un souci de transparence entre les États.
Il convient aussi de fixer un cadre robuste, un « rulebook » (une feuille de route) qui pose les règles nécessaires à l’application de l’Accord pour le rendre opérationnel dès 2020. (...)
Les promesses actuelles des États, exprimées par les NDC, mènent à une trajectoire de réchauffement supérieure à 3 °C. Or, ces NDC ne sont même pas respectées. Face à l’urgence climatique, les ONG appellent les gouvernements à respecter leurs engagements et à revoir à la hausse leurs contributions nationales avant 2020.
« L’urgence d’agir n’a jamais été aussi claire et aussi bien documentée par la science, dit Lucile Dufour, du Réseau Action Climat. Les conclusions du Giec sont sans appel (...)
Le premier bilan politique des efforts d’atténuation mondiaux, un dialogue de facilitation entre les parties nommé « dialogue de Talanoa », se conclut à la COP24. Une phase politique de deux ans s’ouvrira, à Katowice, pour enclencher les tendances nécessaires au relèvement des engagements nationaux, comme prévu tous les cinq ans par le mécanisme d’ambition contenu dans l’Accord de Paris. Des États s’affichent d’ores et déjà récalcitrants à un effort rehaussé : la Pologne, les États-Unis, le Brésil ou encore l’Australie.
Renforcer la solidarité climatique (...)
« Pour qu’un traité climatique juste soit possible, il doit être acceptable aux yeux de tous, et pour que cette condition soit remplie, il doit sembler équitable à toutes les parties », écrit Michel Bourbon, docteur en philosophie de l’université de Lausanne, dans son ouvrage Penser la justice climatique. Les pays en développement considèrent, à juste titre, que les pays développés ont une responsabilité historique dans le dérèglement climatique. (...)
Au nom de l’équité, les pays les plus exposés aux effets du dérèglement climatique demandent des indemnités aux pays historiquement responsables du réchauffement de la planète. À Katowice, une attention particulière sera donc portée au renforcement de la solidarité entre les pays du Nord et du Sud, notamment autour de la question des financements. (...)