
Quinze ans après la création du maïs OGM « Cry3Bb1 » protégé des attaques de la chrysomèle, l’insecte cible commence à développer une résistance. La responsabilité des agriculteurs est en partie en cause, mais c’est surtout la preuve que la course aux armements entre industriels du génie génétique et insectes ravageurs est bel et bien lancée.
(...) À leur arrivée sur le marché, ces variétés ont connu un franc succès chez les agriculteurs américains. En 2009, le maïs Bt représentait 45 % des cultures de cette céréale aux États-Unis. Pour ralentir l’apparition d’une résistance malgré un tel développement, il aurait été nécessaire de suivre les recommandations de l’Agence américaine pour la protection de l’environnement : conserver 20 % de la surface cultivée en maïs traditionnel. (...)
La majorité des agriculteurs ont appliqué les consignes, mais la proportion de réfractaires, qui ne laissent pas ou ou très peu de maïs traditionnel, est passée de 10 % à 25 % entre 2005 et 2008. À cela s’ajoute l’arrêt de la rotation des cultures, qui pérennise les populations d’insectes. La résistance actuelle est en effet constatée sur des parcelles où les semences OGM ont été utilisées au moins trois années de suite. (...)
Reste à savoir comment vont réagir les organismes classiques, coincés entre les futurs « super-ravageurs » et les futures « supersemences » que promet cette guerre… (...) Wikio