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Mélenchon, le retour
par Ariane Walter dimanche 26 août 2012
Article mis en ligne le 26 août 2012

En France, le seul homme politique à faire de la politique avec talent, c’est Mélenchon.

La politique, cet art ancien, qui, dès les premières civilisations, se voue à l’organisation de la cité.

Une cité, on l’imagine, est faite d’intérêts divergents, d’inévitables conflits qui voient le plus souvent les puissants l’emporter.

Le grand homme politique s’occupe de la défense des faibles car l’harmonie de tous, comme dans un orchestre, est la règle d’or du vivre ensemble. Chacun joue son rôle dans la symphonie. Chacun doit être entendu et respecté. Les puissants, n’en doutons pas, s’occupent d’eux tout seuls.

Voilà pourquoi cet homme politique a un don, celui de la parole, qu’il exerce dans une sorte d’urgence oppressante, dans un engagement passionné où il jette toute sa force de conviction.

(...) Je ne sais qu’elle est la qualité de l’air du Venezuela mais à voir la forme olympique du retour d’Usain Bolt, pardon de Mélenchon, l’Usain Bolt de la politique qui se balade vingt mètres devant les autres, on imagine que la saison va être chaude. Il est revenu aminci, énergique, tout au plaisir à nouveau de la parole, des rencontres, faisant découvrir une nouvelle facette de son talent : celui d’un homme qui manie l’humour entre badinerie et vérités cinglantes.

Sa première intervention à la fin des remue-méninges du Parti de Gauche à Saint-Laurent-d’Here, à été une canonnade fulgurante. Rarement intervention politique est allée aussi loin.

Premier tir : il concerne Hollande et l’adoption du MES-TSCG-Règle d’or. (...)

« La loi de la vie, c’est la loi de l’amour, de la fraternité, du partage. »

Mélenchon a beau jeu de rappeler à Ayrault ses paroles et d’attendre une réponse. Quand aujourd’hui, Ayrault va prendre la parole à la Rochelle, dans le cadre de l’université d’été du PS, il va devoir répondre à Mélenchon d’une manière ou d’une autre. Le PS tout entier est-il devenu, à l’image de Sapin, un parti libéral affirmé et endurci ? Est-ce pour cela que les Français ont voté ?
(...)

Deuxième canonnade : Violente. Mélenchon demande à Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération des Lacs d’Essonne, de le rejoindre. L’affaire est connue. Révélée par Marianne II et Médiapart. Parce que Gabriel Amard, avait réussi à rendre la gestion de l’eau publique, la Lyonnaise des Eaux qui souhaitait une privation à son avantage, avait signé un contrat avec un conseil en communication « Vae Solis » qui s’engageait pour 70 000 euros, suivi de 40 000 en cas de réussite, à entreprendre une campagne de dénigrement contre Aymard. Aymard porte plainte devant la justice contre la Lyonnaise des Eaux. Mais le plus grave est là. Le directeur d’alors de « Vae Solis », Antoine Boulay, n’est d’autre que le chef de cabinet actuel du ministre de l’agriculture, Stéphane le Foll. Alors, M. Hollande-« Moi, président » ? Vous disiez que vous n’auriez autour de vous aucun homme soupçonné de malversation. Si la justice confirme le bien-fondé de cette plainte, garderez-vous M. Boulay dans votre gouvernement ? (...)

Troisième canonnade : c’est un coup d’éclat. Julian Assange prend la parole en direct depuis l’ambassade de l’Equateur où il est bloqué . Il rappelle qu’il avait ses bureaux à Paris et remercie le gouvernement français qui, il l’espère, interviendra en sa faveur. Mélenchon dans un élan de gravité et de colère, l’ironie n’en étant pas moins évidente, se demande comment un parti de « gauche » ne pourrait pas soutenir un gouvernement Sud-Américain de gauche. (...)

Il nous faut cesser d’imaginer que le libéralisme est une « Politique ». Pitié ! Non ! Employez les mots justes ! Ce sont des viols, des assassinats, des horreurs entre puissants qui ont toujours traité les peuples par la solution finale de la dépossession et du carnage.

Nous sommes à présent les Indiens, les Noirs, les Cipayes des colonisateurs libéraux. Quelle pitié pensez-vous qu’ils auront de nous ? (...)


Quatrième canonnade : c’est une jeune femme Elodie qui la donne.
Appelée sur scène et émouvante dans une timidité compensée par le désir de tout dire. Elle est de ces malheureux Fra-Lib qui se battent pour conserver leur travail. Elle demande solennellement au premier ministre Ayrault d’intervenir auprès d’Unilever pour qu’il leur cède la marque Eléphant qui existe en France depuis 120 ans. Qui ne concerne que le marché français. Mélenchon rappelle alors l’effroyable bilan de la casse sociale. A partir du moment où le gouvernement « socialiste » n’a pas défendu PSA, on a vu quel a été le résultat. (...)

Cinquième canonnade : elle est tirée par Thierry qui vient parler de Thalès. Ce fleuron de la technologie française va être démantelé . Une des plus brillantes entreprises née du talent de l’ingénierie française qui va être dépecée pour être vendue à l’étranger. Ils sont mille à Grenoble. Leader mondial. Or l’Etat est actionnaire à 41 % de Thalès. Il était donc tout à fait possible, comme les syndicats l’ont demandé, que les représentants de l’Etat, lors du vote des actionnaires, arrêtent ce procédé de liquidation. L’Etat de Hollande ne l’a pas fait. Incroyable.

Qu’allez-vous répondre M. Ayrault ?

Comment allez-vous entrer dans la campagne du traité Européen où il est du devoir des militants de tous les partis d’ouvrir les yeux des Français sur ce qui les attend face à cette fameuse règle d’or qui n’est rien d’autre que l’étalon de la misère ? De leur misère.
(...)

C’était émouvant, hier, de retrouver le Front de gauche qui est le Front de Guerre des citoyens . Ses réunions sont des barricades quand celles des autres partis sont des kermesses. Un des rares endroits où l’on sent la réalité de la guerre dans laquelle nous entrons.

Cette fameuse guerre économique qui se referme comme un piège si nous ne savons pas informer tous ceux qui, autour de nous, se dirigent tranquillement vers l’abattoir sans comprendre. Eux mais aussi leurs enfants, leur Histoire, leur Nation. (...)