
Le Secours populaire publie aujourd’hui son baromètre annuel sur la perception de la pauvreté en 2021. Il révèle la hausse de la précarité et d’existences faites de privations pour celles et ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Des budgets au cordeau, dans lesquels chaque euro compte, des postes de dépenses sacrifiés, et l’angoisse au ventre d’un basculement dans la misère… La crise économique engendrée par le Covid a d’abord fragilisé ceux qui vivaient déjà dans la précarité, rappelle le sondage annuel du Secours populaire publié ce jeudi 9 septembre, qui met l’accent sur le quotidien des Français vivant en dessous du seuil de la pauvreté. Ces derniers sont ainsi 58 % à avoir subi une perte de revenus en 2020, contre 45 % pour l’ensemble des Français. (...)
De plus en plus de sacrifices
Conséquence de cette perte de revenus, les plus pauvres ont des budgets de plus en plus serrés et doivent faire de plus en plus de sacrifices. Parmi eux, 64 % ne savent plus « sur quelles dépenses faire des compromis car ils ont déjà réduit tout ce qui pouvait l’être » (contre 40 % en population générale). Pour assurer à leurs enfants de bonnes conditions de vie, les parents sont contraints, une fois honorées les factures vitales comme le logement et l’énergie, de rogner sur d’autres postes : plus de 80 % disent renoncer aux loisirs, aux vêtements ou aux soins de beauté. Ils sont même 54 % à se priver de soins médicaux et 62 % de nourriture. (...)
Autre catégorie frappée par la crise, le bas de la classe moyenne. (...)
Cette extrême précarité génère un profond sentiment d’insécurité. « Les gens, même avec le Smic, sont sur le fil du rasoir. Ils vivent dans l’inquiétude d’être confrontés à une urgence, une maladie, un accident de voiture, qui pourrait les faire basculer dans la pauvreté », explique Houria Tareb. 74 % de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté et 55 % de l’ensemble de la population se disent ainsi inquiets de ne pas pouvoir faire face à une dépense courante imprévue.
La crainte accrue de se retrouver à la rue (...)
L’inquiétude ne touche pas que l’avenir immédiat. 78 % des Français pensent que leurs enfants auront plus de risques qu’eux de tomber dans la pauvreté. Bien plus que la crise sanitaire, qui n’a pas modifié ce chiffre, c’est la précarisation du travail qui nourrit cette crainte pour les générations futures. (...)