
contrairement aux beaux discours portés dans les plus hautes instances, l’Etat compte en réalité abandonner une partie de la population : ceux qui demain n’auront pas les moyens de payer des services aujourd’hui gratuits !
l’Etat abandonne déjà les 20% de Français qui ont peu ou pas accès à internet et subissent la fracture numérique.
Il délaisse aussi la ruralité, les secteurs péri-urbains et désertifie les campagnes tout en voulant faire porter le poids financier de ses futures réformes aux collectivités via, notamment, les Maisons de services au Public (MSAP) et la mise en place de BUS itinérants ;
Collectivités que l’Etat “étrangle” budgétairement (baisse de la Dotation globale de fonctionnement, et perte due à l’abandon de la Taxe d’habitation) et accuse de dépenser trop !!!
Les conséquences de ces mesures seront nombreuses pour les usagers :
– Éloignement géographique des guichets des Finances Publiques pour les populations les plus fragilisées pour accomplir leurs démarches et se déplacer .
– Des temps d’attente plus importants dans les quelques Centres des Finances Publiques restant ouverts.
– Des renseignements fournis par des personnes peu ou mal formées, peu qualifiées et non soumises à notre déontologie (La Poste, contractuels, agents d’autres services sociaux ou hospitaliers, URSSAF,etc ) voire pire privatisés !
La population française qui est attachée aux services publics, a au contraire besoin d’interlocuteurs de proximité et compétents pour renseigner et assurer le suivi des dossiers, comme les agents des Finances Publiques s’évertuent à le faire, que ce soit pour le calcul des impôts, les paiements, les dégrèvements, les échéanciers, les demandes de remise gracieuse ou les budgets, auprès des contribuables, des entreprises et des collectivités ( communes, EPCI, EHPAD, Syndicats,...) (...)
C’est donc avec stupeur et colère que nous découvrons l’annonce de la fermeture d’une grande partie des trésoreries, de la moitié des Services impôts des particuliers et des entreprises à l’horizon 2022 et avec, la suppression de milliers d’emplois et du statut des fonctionnaires.
En effet, le gouvernement entend utiliser la réforme du prélèvement à la source et la fin de la Taxe d’habitation pour justifier la suppression de 18 000 à 25000 postes d’agents des finances publiques à l’horizon 2022
C’est nier en fait , la diversité et l’importance de nos missions qui se trouvent déjà en pénurie de personnels malgré la dématérialisation et le Prélèvement à la source qui n’ont conduit qu’à une modification de procédures et non un allègement. (...)
Il va de soi que le service rendu va considérablement continuer à se dégrader, au détriment des petites communes notamment et de la population entière si on laisse les réformes annoncées se faire.
A l’heure où la lutte contre l’évasion et la fraude fiscale devraient constituer une priorité, supprimer encore 15% des effectifs d’ici 2022, conduira inexorablement vers une diminution des moyens mis en oeuvre pour contrer celle-ci (...)
Les futures réformes décidées sont injustes et inacceptables et le « bus » de substitution proposé ne va jamais suffire à compenser la disparition annoncée de nos services rendus légitimement au public
C’est pourquoi les agents des Finances Publiques :
– S’OPPOSENT à la fermeture de toutes les Trésoreries, SIE et SIP et autres structures qui ont largement leur place sur le territoire et démontrent au quotidien l’importance de leur existence ;
– DÉNONCENT la manière dont est traité le monde rural et péri-urbain, progressivement dépecé et vidé des services de proximité, écoles, services de santé, La Poste et autres services, et maintenant des Trésoreries, SIE et SIP ;
– CONSTATENT que dans le contexte actuel il y a possibilité de récupérer autrement des masses d’argent bien plus conséquentes (fuites et évasions fiscales) plutôt que d’affaiblir une fois de plus le service public en supprimant des postes d’agents, et donc...
– RÉCLAMENT le maintien de toutes nos missions et emplois ;
– EXIGENT l’abandon immédiat des restructurations et fusions en cours et du projet CAP 2022
– EXIGENT la reconnaissance de leur travail, les moyens de travailler correctement et surtout qu’on nous laisse continuer à travailler avec le savoir faire qui est le nôtre !
Signé : La DGFIP en colère !