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Pourquoi un gouvernement de gauche doit-il défier le capitalisme ?
Paul Murphy est un député irlandais du Socialist Party (section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière et parti-frère du PSL)
Article mis en ligne le 31 janvier 2015
dernière modification le 29 janvier 2015

Le gouvernement de gauche est celui qui romprait avec la loi du profit. Il défendrait le choix politique de faire passer les besoins essentiels de la classe des travailleurs avant les profits des grosses fortunes et entamerait une restructuration de la société en suivant des lignes socialistes démocratiques.

Répudier la dette publique

Une mesure-clé serait de répudier la dette. L’an prochain, en Irlande, un euro sur cinq collectés par les impôts ne servira qu’à payer l’intérêt de la dette nationale qui est a explosé en raison du sauvetage des banques et l’éclatement de la crise capitaliste. Un arrêt immédiat du paiement de la dette devrait être imposé. (...)

Investir dans l’emploi

Afin d’assurer qu’il y ait suffisamment d’emplois et pour faire face aux problèmes sociaux urgents, un important programme d’investissements publics est nécessaire. Investir 7 millions d’euros dans la construction de logements sociaux publics permettrait par exemple d’ériger 40.000 bâtiments et de créer 70.000 emplois socialement utiles. De similaires initiatives dans l’isolation, les canalisations d’eau, l’énergie renouvelable et d’autres domaines génèreraient d’immédiats bénéfices pour la société et l’économie.

Le règne des banques et des institutions financières pourrait être brisé en les nationalisant et en les gérant démocratiquement. (...)

Défier le règne des 1%

L’effondrement actuel de l’investissement du secteur privé pourrait être combattu par la collectivisation des secteurs-clés de l’économie (énergie,…) et des ressources naturelles par la propriété publique sous contrôle et gestion des travailleurs. Un tel changement permettrait de démocratiquement élaborer un plan de relance de l’économie sur des bases saines économiquement et écologiquement.

Ces mesures radicales – qui défient directement le règne des 1 % de la société – ne resteraient pas sans réponse. La classe capitaliste, en Irlande et internationalement, essaierait inévitablement de forcer la chute du gouvernement et d’inverser la vapeur. En dernier recours, un gouvernement de gauche ferait notamment face à des amendes imposées par la Commission européenne, à la menace probable de forcer l’Irlande à sortir de l’euro ou encore à la menace de l’arrêt de tout investissement direct étranger. L’appareil d’Etat existant, la police et le ‘‘gouvernement permanent’’ constitué des Hauts fonctionnaires, ferait également tout pour saboter l’application de ces changements progressistes.

Une lutte de masse est nécessaire

Tout gouvernement de gauche ne pourrait dès lors pas rester une simple majorité formelle au Parlement, mais devrait œuvrer au développement de mobilisations de la base de la société, avec de larges mouvements de protestations et des grèves générales. (...)

Solidarité internationale

Un gouvernement de gauche devrait également lancer des appels à la classe des travailleurs à travers l’Europe afin de ne pas autoriser l’imposition de sanctions pour avoir rompu avec l’austérité, mais aussi pour aller de l’avant sur le même chemin.

L’arrivée au pouvoir d’un gouvernement de gauche en Irlande serait incontestablement une source d’inspiration pour les luttes partout en Europe. Cela poserait les bases pour constituer une fédération volontaire et socialiste d’Etats au sein de l’Europe, en étant que part de la lutte pour la construction d’une Europe socialiste.