
18 % des 18-49 ans déclarent avoir été discriminés au moins une fois au cours des cinq dernières années. Cette proportion est près de deux fois plus élevée parmi les personnes originaires d’Afrique, du Maghreb ou d’outre-mer. Extrait du Centre d’observation de la société.
(...) Parmi les personnes ayant déclaré avoir été discriminées, lorsqu’elles sont immigrées, le principal motif est l’origine, la nationalité ou la couleur de peau, pour 82 % d’entre elles. Chez les descendants d’immigrés qui se disent victimes de discriminations, c’est aussi le motif le plus fréquent, pour 71 %. Pour les femmes (toutes origines confondues), le premier motif est le sexisme à 47 %.
Ces discriminations se cumulent. (...)
Si on mesure l’impact de chaque facteur de manière isolée, l’origine est, de loin, celui qui compte le plus (...)
Le fait d’être jeune (les 18-29 ans comparés aux 30-39 ans), d’appartenir à une religion (par rapport être sans religion) et d’être au chômage (comparé au fait d’avoir un emploi) entrainent – toujours toutes choses égales par ailleurs – pour les hommes, un risque entre 1,5 et deux fois supérieur de subir au moins un acte de discrimination. L’état de santé multiplie ce risque par deux chez les hommes et par 1,7 chez les femmes. En revanche, le milieu social, le diplôme, le fait d’habiter un quartier prioritaire de la politique de la ville et le niveau des revenus n’ont pas un impact significatif sur le fait de se dire discriminé. (...)
Le sentiment de discrimination, un concept à manier avec précaution
Les données sur le ressenti des discriminations donnent une information importante : le jugement porté par les citoyens sur leur expérience, ce qu’ils ressentent. Une information d’autant plus importante que toute une partie des faits échappent à la mesure statistique : il s’agit souvent de propos ou de pratiques de la sphère privée qui, dans leur immense majorité, ne sont pas déclarés aux services de police et de gendarmerie. En revanche, ce ressenti évolue en fonction de la sensibilité de chacun et de la médiatisation de certains faits. De plus, se dire « discriminé » peut rassembler des faits de gravité très différente. (...)