
Du 18 au 22 mars 2019, quatre associations – la Cimade Nord Picardie, DROP Solidarité, Médecins du Monde et le Refugee Youth Service – ont mené une enquête auprès des personnes vivant dans les bois ou autour du gymnase.
48 personnes ont été questionnées sur leur accès à un certain nombre de droits fondamentaux (accès à l’eau, à la lessive, aux toilettes, à une douche, nourriture, soins et hébergement) et sur leur statut (nationalité, âge, date d’arrivée en France et à Grande-Synthe, situation administrative). Elles étaient originaires de 4 pays différents (Irak, Pakistan, Iran et Soudan) et avaient entre 15 et 45 ans.
Les constats, repris dans un rapport d’observation rendu public le 30 avril, sont accablants. Les dispositifs sanitaires existants sont rudimentaires (...)
Plus de la moitié des personnes interrogées indiquent ne pas bénéficier d’une prise en charge médicale en cas de problème de santé.
Aux tensions qui émergent d’une précarité physique, matérielle et sanitaire, s’ajoutent celles liées à la précarité alimentaire. (...)
Enfin, concernant les demandes d’hébergement au 115, près de 69% déclarent ne pas connaître ce numéro d’appel d’urgence.
Ces conditions de vie amplifient la détresse morale des personnes vivant sur la commune de Grande-Synthe et favorisent un climat d’insécurité et de tensions.
A cela s’ajoute la crainte, chaque jour, d’être expulsé de son lieu de vie. 33 évacuations de terrain ont été comptabilisées depuis le mois de janvier, souvent accompagnées de la destruction des effets personnels des personnes exilées.
Face à ces constats, la Cimade s’associe au référé liberté-déposé ce jour au tribunal administratif de Lille par deux personnes exilées, accompagnées de 8 associations.