
Avant même que ne débute le 15 juin 2019 la phase de neuf mois du recueil des soutiens à la proposition de loi érigeant les aérodromes de Paris en service public national, la majorité présidentielle a déjà diffusé deux fausses informations.
Le 15 juin 2019 débute la période de neuf mois au cours de laquelle chacune et chacun des 47 millions d’électrices et d’électeurs pourra publiquement soutenir, en vue de l’organisation d’un référendum à l’automne 2020, la proposition de loi du 10 avril 2019 érigeant les aérodromes de Paris en service public national (v. « RIP la privatisation d’ADP », 10 mai 2019). (...)
M. Christophe Castaner a été interrogé par la sénatrice Cécile Cukierman le 16 mai 2019 en séance publique au Sénat sur les raisons de son refus de recevoir une partie des 248 parlementaires auteurs de la proposition de loi prise au titre du référendum d’initiative dite partagée (RIP) de l’article 11 de la Constitution ; il l’a justifié par la circonstance qu’en la matière, le ministère de l’Intérieur serait sous l’autorité fonctionnelle du Conseil constitutionnel (...)
les textes applicables au RIP sont ici d’une parfaite limpidité, et ne font pas du ministère de l’Intérieur le mandataire du Conseil constitutionnel. (...)
Le 5 juin 2019, revenant à plus de raison, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’à l’occasion de la présentation le 13 juin du dispositif de recueil des soutiens, il recevrait le 13 juin, en présence du secrétaire général du Conseil constitutionnel, les parlementaires présidents de groupes qui souhaitent le rencontrer.
La seconde infox émane du député MoDem Jean-Louis Bourlanges, et se décline en trois approximations voire contrevérités. (...) Il est choquant que, sous couvert évidemment du respect de la Constitution, un député énonce de telles contrevérités – des attaques même – à l’encontre d’une institution de la République (...)
A partir du 15 juin 2019, pour neuf mois, le corps électoral peut décider de soutenir ou pas la proposition de loi RIP, et à travers elle de promouvoir ou pas la tenue d’un référendum sur un sujet stratégique et de souveraineté majeur. Il importe que le choix que chacune et chacun des 47 millions d’électrices et d’électeurs est appelé à faire soit effectué en toute connaissance de cause, et non sous l’influence d’éléments de langage qui, pour reprendre les termes que le président de la République a utilisé le 24 juillet 2018 à l’encontre de la presse, « ne cherchent plus la vérité ».