Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Rénover l’aéroport de Nantes coûtera bien moins cher que de construire Notre Dame des Landes
Article mis en ligne le 5 novembre 2015

L’Atelier citoyen poursuit son patient travail pour convaincre les Nantais de garder et d’améliorer leur aéroport. Il publie ce jeudi deux rapports argumentés, l’un sur le potentiel de l’aérogare, l’autre sur la rénovation de la piste. Ces « cahiers » complètent ceux déjà produits et confirment l’inanité du projet de Notre-Dame-des-Landes.

Alors que l’État a annoncé, vendredi 30 octobre, « la reprise des travaux » de construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’Atelier citoyen pour le maintien et l’optimisation de Nantes-Atlantique publie ce jeudi deux nouveaux numéros de ses « cahiers ». Le premier s’intéresse au potentiel de l’aérogare actuelle, lauréate en 2011 du trophée ERA Award du meilleur aéroport européen ; le second à la rénovation de son unique piste. (...)

Ces documents s’ajoutent aux synthèses des groupes de travail sur le bruit, la circulation aérienne, la finance, l’économie et les emplois. Un troisième cahier, qui sera diffusé dans une quinzaine de jours, étudiera les possibilités de relier Nantes à son aéroport par les transports en commun. L’expertise complète sera ensuite remise aux responsables politiques et aux promoteurs du projet de Notre-Dame-des-Landes.
« La DGAC est partie du principe que personne ne décortiquerait son étude »

Le réaménagement de l’aéroport actuel, situé sur la commune de Bouguenais, au sud de l’agglomération, avait déjà fait l’objet, il y a deux ans, d’une étude de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). « On a alors découvert qu’aménager Nantes-Atlantique était possible, mais coûterait très cher », explique Françoise Verchère, coprésidente du Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDpa) et ancienne maire de Bouguenais. Trop cher ? La contre-expertise commandée par le CéDpa a mis en évidence les petits arrangements de l’État avec la réalité. (...)

l’Atelier citoyen a pu analyser chacun des arguments présentés dans l’étude de la DGAC, de la classification du sol à l’accueil des gros porteurs. « Il en rejette l’essentiel, et conclut qu’un simple resurfaçage, additionné de quelques mises en conformité, conviendra parfaitement, le tout pour un coût de 25 millions d’euros », peut-on lire en introduction du cahier « piste ». Ce chiffrage « est tout à fait cohérent avec des rénovations récentes des pistes Francfort 1 et 2, Orly 1, CDG 4 et Tahiti », poursuivent les auteurs. (...)

Plus d’un siècle d’émission de CO2

Grâce au travail des thermiciens de l’association, vérifié par un professionnel des aéroports, l’Atelier citoyen a calculé que l’on peut réduire de 30 à 40 % les consommations énergétiques de la plate-forme actuelle, et diviser par trois ses émissions de gaz à effet de serre. Ivan Fouquet prévient : « Quand on parle de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes soi disant très économe en énergie, c’est sans compter l’énergie grise. » C’est-à-dire toute l’énergie nécessaire à la construction des bâtiments, mais aussi à la production, la transformation des matériaux, leur transport, leur mise en œuvre puis leur recyclage en fin de vie du bâtiment.

Ainsi, l’énergie grise pour la construction de la seule aérogare de Notre- Dame-des-Landes serait trois à quatre fois plus importante que dans le cas d’une rénovation de Nantes-Atlantique. En termes d’émissions de CO2, la construction de Notre-Dame-des-Landes serait équivalente à plus de 100 ans de ses consommations énergétiques, contre environ 28 ans pour la rénovation de Nantes Atlantique (...)

« Si on rentre dans la logique des porteurs de projet, l’aéroport actuel est tout à fait améliorable, ajoute la coprésidente du CéDpa. Le secteur du BTP attend depuis des mois, comme une manne, la construction de Notre-Dame-des-Landes. Si on rénove Nantes-Atlantique, ils auront du boulot tout de suite ! »