Je vais reparler de Twitter et du journalisme.

Avec, en guise d’exemple, un article sur la Guerre en Ukraine.

Il y a beaucoup de discussions sur notre rapport à Twitter. Quitter Twitter, c’est pour beaucoup perdre de l’audience, perdre des contacts, etc.

Et aller sur d’autres réseaux sociaux (on parle beaucoup de Mastodon, mais aussi de Post, Tumblr, Reddit, etc.) ne règle pas le problème, vu qu’on ne va pas y retrouver cette audience et ces contacts.

Si je reviens à la question des médias, on peut se dire que quitter l’Oiseau Bleu reviendrait à se priver d’un outil de travail : partager des articles, lancer des appels à témoignage, défendre son travail, répondre aux questions, etc.

Mais il y a des aspects sur lesquels la relation à Twitter semble relever plus des habitudes difficiles à perdre, habitudes qu’il faudrait pourtant questionner. (...)

Article daté du 10 janvier 2023 et qui parle des combats dans la région de Bakhmout.

Regardez donc ce passage :

En guise d’illustration sur l’état du front, on met un lien vers un tweet.

Et qui a publié ce tweet ? Et bien, je ne sais pas.

C’est un compte dénommé War Mapper, qui diffuse des analyses sur le conflit ukrainien, en se basant sur des cartes construites à l’aide d’une plateforme nommée Soar.Earth et qui comptent visiblement sur la générosité du public pour se financer. Ils sont peut-être très sérieux les gens qui sont derrière ce compte Twitter. Mais la RTS ne nous dit pas un mot sur qui sont ces gens.

C’est peut-être un compte tout-à-fait recommandable et peut-être qu’il fournissent un travail remarquable. Vraiment, je ne sais pas.

Mais ce que je sais, c’est que pour nous autres lecteurs qui nous informons sur ce conflit ukrainien au travers de la radio-télévision publique suisse, nous avons un simple lien vers ce tweet, en guise d’illustration et de résumé de la situation sur le front de Bakhmout, en ce mardi 10 janvier 2023. Un tweet procédant d’un compte sous pseudo qui ne nous donne aucune information sur son identité. (...)

Mais un lien vers un tweet, c’est tellement pratique, tellement commode. (...)

le procédé est très fréquent, il est rentré dans les mœurs. Mais c’est ce genre de procédés que je veux questionner, même s’il nous paraît aujourd’hui normal.

Et on voit que la question du rapport à Twitter touche aussi celles et ceux qui n’y sont pas, qui n’ont jamais voulu y ouvrir de compte ou qui l’ont quitté.

Et en parallèle nous sommes régulièrement informés des turpitudes et dérapages divers qui secouent l’Oiseau Bleu et des perspectives inquiétantes pour l’avenir…

...Oiseau Bleu que l’on continue pourtant à utiliser comme s’il était indispensable, même lorsque ce n’est manifestement pas le cas !

Par habitude et facilité.

Ce qui contribue à maintenir cet Oiseau Bleu dans son statut de passage obligé.