Dans le viseur des autorités israéliennes depuis longtemps, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) s’est séparée de plusieurs employés accusés d’être impliqués dans l’attaque du Hamas le 7 octobre. Une annonce suivie immédiatement par la suspension de fonds américains.
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Vendredi, l’agence des Nations unies, au cœur de la distribution de l’aide aux civils de la bande de Gaza et sous le feu des combats entre Israël et le Hamas, a annoncé avoir reçu des informations de la part d’Israël sur "l’implication supposée de plusieurs de ses employés" dans l’attaque.
"Pour protéger les capacités de l’agence à délivrer de l’aide humanitaire, j’ai décidé de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête", a indiqué dans un communiqué le chef de l’agence, Philippe Lazzarini. "Tout employé qui a été impliqué dans des actes de terrorisme devra en répondre, y compris à travers des poursuites judiciaires."
Quelques minutes plus tard, une réponse cinglante est venue de Washington, indiquant qu’il suspendrait "temporairement" tout financement additionnel à l’agence onusienne.
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Le ministère israélien des Affaires étrangères a de son côté exigé un "examen interne profond des activités du Hamas et d’autres organisations terroristes" au sein de l’Unrwa.
Coup dur pour l’agence
Le coup est dur pour l’agence, régulièrement accusée par Israël de corruption et de collusion avec le Hamas, ce dont elle se défend systématiquement.
Les États-Unis, principal contributeur, avaient déjà retiré leur financement sous l’administration Trump, qui avait jugé ses activités "irrémédiablement biaisées". L’arrivée de Joe Biden lui avait offert une bouffée d’air frais, avec le rétablissement annoncé en 2021 d’une aide de 340 millions de dollars.
Les relations entre Israël et l’Unrwa s’étaient encore dégradées ces derniers jours, lorsque l’ONU a accusé deux chars israéliens d’avoir tiré mercredi sur un centre de formation de l’Unrwa à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. (...)
Transformé en abri depuis le début de la guerre, celui-ci accueille des dizaines milliers de personnes déplacées. Treize personnes ont été tuées et plus de 56 blessées, dont 21 dans un état critique dans ces frappes, selon l’agence. (...)