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Gaza : trois livres à lire d’urgence
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza
Article mis en ligne le 16 juin 2025
dernière modification le 15 juin 2025

La tragédie qui se déroule sous nos yeux est décrite et analysée dans plusieurs ouvrages qui sont autant d’appels à une conscience humaine bien mal en point. Nous en avons déjà signalé plusieurs qui portaient sur les premiers mois du massacre. Nous en ouvrons ici de plus récents et de factures très différentes.

Le livre de Jean-Pierre Filiu, Un historien à Gaza, a valeur de document. Filiu est en effet parvenu à entrer dans l’enclave palestinienne avec une mission de Médecins sans frontières (MSF). Il y est resté un mois, du 19 décembre 2024 au 21 janvier 2025. Il en a rapporté un témoignage d’autant plus précieux que les journalistes étrangers ou indépendants sont interdits d’entrée par les autorités israéliennes. (...)

Le journaliste de circonstance voit des gamins traîner « des jerricans de la moitié de leur taille ». C’est la terrible bataille de l’eau. Et l’historien rappelle que « Gaza a été durant des millénaires une oasis réputée pour la richesse de sa végétation et la douceur de son climat ». Le grand témoin décrit la mort qui est partout : (...)

Le livre de Pascal Boniface, Permis de tuer, nous ramène dans nos salles de rédaction et sur nos plateaux de télévision. Le directeur de l’Iris s’attaque à la couverture médiatique de la tragédie de Gaza. Il note les interdits d’antenne d’experts qui ne pensent pas bien. Rony Brauman, par exemple, évincé sur ordre direct de Patrick Drahi quand celui-ci était encore patron de BFM. Le traitement grossièrement favorable à l’État hébreu résulte, nous dit Boniface, d’un « point de vue occidental sur l’actualité qui place Israël au cœur d’une bataille de civilisation ». Mélange de culpabilité après la Shoah, de confusion entre islam, islamisme et terrorisme, et d’un racisme anti-arabe tellement « prégnant » dans notre société. (...)

Boniface retourne aux origines de ce point de vue occidentaliste qui renvoie à la question coloniale (...)

Le troisième livre est une œuvre collective menée sous la direction de Véronique Bontemps et Stéphanie Latte Abdallah. Son titre est sobrement essentiel : Gaza, une guerre coloniale. Quand tant d’efforts ont été déployés pour égarer l’opinion sur la nature de ce conflit du côté du « choc des civilisations », cette évidence devait être rappelée. Une quinzaine d’auteurs argumentent sur ce thème, inscrivant le 7-Octobre dans l’histoire du conflit, puis traitant l’entreprise israélienne d’anéantissement de la société gazaouie dans tous ses aspects, humains, économiques et culturels. (...)