Le montant de l’aide au "retour volontaire" (ARV) en France a été augmenté pour atteindre jusqu’à 3 500 euros, contre 2 500 euros auparavant, afin d’inciter un plus grand nombre de personnes en situation irrégulière à retourner dans leur pays. Cette hausse vise principalement les "nationalités les plus représentées parmi les migrants parvenant à atteindre le Royaume-Uni", indiquent les autorités françaises.
Le gouvernement français veut accélérer les renvois de personnes en situation irrégulière via son programme d’aide au "retour volontaire" (ARV). Pour ce faire, le ministère de l’Intérieur a pris un arrêté jeudi 4 octobre visant à augmenter son montant, mais uniquement pour certaines catégories de personnes. (...)
Contactées par InfoMigrants, les autorités françaises n’ont pour l’heure pas communiqué les nationalités visées. Selon l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford, entre 2018 et 2024, les ressortissants de six pays représentaient 70% de l’ensemble des arrivées outre-Manche : l’Iran (17%), l’Afghanistan (15%), l’Irak (12%), l’Albanie (10%), la Syrie (9%) et l’Érythrée (8%).
Près de 7 000 aides au "retour volontaire" en 2024
Cette incitation au retour est également applicable aux ressortissants étrangers ayant fait l’objet d’une réadmission en France en application de l’accord du "un pour un" signé cet été entre la France et les autorités britanniques, précise l’arrêté. (...)
En 2024, l’Ofii avait versé 6 908 aides au "retour volontaire" (+2,36% par rapport à 2023), principalement à des ressortissants géorgiens et albanais (1 800), les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) atteignant le millier. En 2024, 23 pays faisaient partie du dispositif ARV développé en France.
Par ailleurs, cette aide est désormais versée "indépendamment de la date de notification de l’obligation de quitter le territoire français et du délai écoulé depuis cette notification". Auparavant, l’aide, dégressive dans le temps, était calculée entre la notification de l’OQTF et la date de dépôt de la demande formulée auprès de l’Ofii.
Pression de Londres
Depuis plusieurs mois, Londres met la pression sur Paris pour empêcher les traversées de la Manche. En augmentant le montant de l’ARV, la France espère ainsi réduire les départs de "small boats", qui ont explosé cette année. (...)
La semaine dernière, Le Monde révélait que le gouvernement s’apprêtait aussi à changer de doctrine dans la Manche. "Afin de préserver la vie humaine et de lutter contre les passeurs impliqués dans des réseaux criminels de trafic d’êtres humains, la gendarmerie maritime sera bientôt en mesure d’effectuer des opérations de contrôle et d’intervention en mer, sur des embarcations soupçonnées d’être des taxi-boats", indiquait à InfoMigrants la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). En clair, les autorités s’apprêtent à intercepter les canots en mer, avant qu’ils n’embarquent des migrants. (...)