
Le cyclone Chido a touché Mayotte le 14 décembre 2024 : quatre mois après, la catastrophe, qui a tué au moins 39 personnes, continue de peser sur l’économie du territoire français de l’océan indien, déjà fragile avant le passage de la tempête. Les acteurs locaux demandent plus d’aide.
Le bilan humain officiel fait état d’au moins 39 morts - un chiffre qui fait débat en raison des difficultés rencontrées dans les jours qui ont suivi le passage du cyclone pour recenser les victimes. Plusieurs milliers de personnes ont également été blessées. Sur le plan matériel, les dégâts provoqués par le passage de Chido à Mayotte, les 14 et 15 décembre 2024, sont colossaux : le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, les estime à trois milliards et demi d’euros. Et malgré l’adoption d’une loi d’urgence il y a deux mois pour faciliter la reconstruction, l’économie mahoraise reste à terre.
Une reprise économique faible
Le secteur du bâtiment a connu une brève reprise, mais l’embellie a été de courte durée. Les collectivités locales, principales commanditaires des travaux, se heurtent à des difficultés de trésorerie. De plus, selon le MEDEF Mayotte, de nombreux chantiers entamés avant le cyclone étaient dépourvus d’assurance contre les risques cycloniques : ils se retrouvent aujourd’hui à l’arrêt.
Dans le secteur de la pêche, les conséquences du cyclone sont dramatiques : près de 300 bateaux ont coulé, soit 80 % de la flotte locale. L’agriculture peine elle aussi à repartir. Déjà tributaire des importations pour 65 % de son approvisionnement alimentaire avant la catastrophe, l’île est aujourd’hui encore plus dépendante de l’extérieur. (...)