
A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le Centre Primo Levi publie son rapport « Santé mentale des personnes exilées : une souffrance invisible » et demande que celle-ci soit enfin considérée comme un véritable enjeu de santé publique et de société.
Une évolution préoccupante
Depuis une dizaine d’années le Centre Primo Levi constate une évolution préoccupante de la santé mentale des personnes exilées, aggravée par les violences qu’elles subissent sur le chemin de l’exil, désormais omniprésentes et inéluctables.
Ces personnes, qui demandent la protection de notre pays et dont la santé mentale se détériore, ont besoin d’être soignées. Au vu de la gravité de leurs troubles psychiques, du nombre de personnes concernées et de leurs fortes interactions avec la société, leur souffrance constitue un enjeu de santé publique et un enjeu de société.
Pourtant, comme nous le soulignions déjà en 2018, le système de santé actuel ne répond pas à cet enjeu. L’offre de soins en santé mentale pour les personnes exilées demeure largement sous-dimensionnée. Le recours au secteur associatif est incontournable.
Le désaccueil, un véritable « trauma social »
Faute de système de santé adapté, le dispositif d’accueil existant en France peut-il offrir un repos à cette souffrance psychique ? Si des avancées ont été réalisées, les conditions de prise en charge sont inadaptées aux besoins et aléatoires selon les régions. Les conséquences psychologiques sont considérables.
Chiffres
- 1 personne exilée sur 5 souffre d’un trouble psychique, 29 100 personnes sont susceptibles d’être touchées en France, en 2023 ;
- 76% des migrantes et migrants en situation irrégulière, dans le monde, ont subi des actes de torture et autres mauvais traitements sur leur parcours ;
- 100% des patientes et 70 à 80% des patients du Centre Primo Levi ont subi des violences sexuelles ;
- Une patiente ou un patient du Centre Primo Levi sur quatre est à la rue ou dans une structure d’urgence ;
- En France, depuis 1998, 1,28 milliard d’euros ont été dépensés afin d’empêcher les personnes exilées de franchir la Manche, soit l’équivalent du budget annuel de 550 centres de soins comme le Centre Primo Levi.