
Face au drame en Haïti, la plate-forme Dette & Développement, dont Oxfam France est membre, demande l’annulation totale et immédiate de la dette haïtienne et dénonce le choix d’un nouveau prêt du FMI au pays.
...Pour Sébastien Fourmy, d’Oxfam France, "Christine Lagarde, en annonçant à nouveau l’annulation par la France de 58 millions d’euros de dette bilatérale de Haïti à la France et en demandant au Club de Paris d’accélérer les annulations de dette, est engagée dans la bonne direction mais n’annonce rien de nouveau car cette décision date de juillet dernier ! La France a également raison de demander au Venezuela et à Taiwan de faire de même mais aujourd’hui, c’est surtout au FMI, à la Banque mondiale et à la Banque interaméricaine de développement, qui sont les principaux créanciers de Haïti, que la France est attendue et que sa voix compte"...
...Pour Jean Merckaert, du CCFD-Terre Solidaire : "A l’évidence, Haïti a besoin de liquidités pour faire face à l’urgence, mais il doit s’agir de dons, car prêter à un pays pauvre complètement détruit est une aberration. Ce prêt va même à l’encontre des propres recommandations du FMI qui considère le pays comme insolvable. Comme si le fardeau des Haïtiens n’était pas déjà assez lourd, ce prêt du FMI va faire payer le coût de la reconstruction à la population un peu plus longtemps encore. De plus, nous craignons que ce prêt ne marque la reprise en main de la destinée économique du pays par le FMI, alors qu’il serait temps que les Haïtiens puissent choisir leur modèle de développement".