
La colère gronde chez des agriculteurs qui travaillent en biologique. Au mois de juin, leur fournisseur en huiles essentielles a été contraint de cesser son activité suite à un contrôle de la répression des fraudes, pointant un défaut d’ « autorisation de mise sur le marché ». « On ne peut pas utiliser les huiles essentielles, mais on laisse courir le RoundUp ! », s’insurge l’un d’eux. Alors que les essais en laboratoire démontrent une certaine efficacité des huiles essentielles contre certaines maladies des plantes, Basta ! a enquêté sur une réglementation qui empêche leur développement, alors que le glyphosate est, lui, épandu librement.
(...) Des agriculteurs, qui se fournissaient auprès de cet artisan, dénoncent un contrôle aberrant. « Quel danger représente-t-il ?, interroge Alan Testard, maraicher en Ille-et-Vilaine. On lui reproche de faire concurrence à l’industrie phytosanitaire ? C’est hallucinant qu’on ne puisse pas utiliser les huiles essentielles, alors qu’on laisse courir le Roundup qui est cancérigène ! » Alan utilise des huiles essentielles pour ses cultures depuis sept ans. Il en a d’abord commandé contre le mildiou des tomates, puis pour les courges et les pommes de terres. « C’est très efficace contre les maladies cryptogamiques [causées par des champignons, ndlr]. Les huiles essentielles sont le seul produit curatif inoffensif dont on dispose en bio. »