Le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains a annoncé, mercredi, avoir déposé une plainte pour crimes contre l’humanité contre des dirigeants européens devant la Cour pénale internationale. L’ONG les accuse d’avoir collaboré avec la Libye pour l’interception de migrants en mer malgré les risques de sévices que les exilés encourent dans le pays.
Parmi les personnes visées par la plainte figurent l’ancien ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, les ancien et actuel Premiers ministres maltais Robert Abela et Joseph Muscat, ou encore l’ancienne cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. (...)
L’ECCHR estime que la politique européenne de soutien aux garde-côtes libyens chargés d’intercepter les exilés en Méditerranée puis de les ramener en Libye a rendu ces personnalités indirectement responsables des violences et exactions subies par les migrants dans le pays. Les exilés, qui sont interceptés en mer par les garde-côtes libyens, sont systématiquement envoyés dans des centres de détention, où ils subissent des violences physiques et sexuelles, des privations de nourriture et de la torture.
"Bien qu’ils aient eu connaissance de ces crimes, des fonctionnaires des agences de l’UE ainsi que de l’Italie et de Malte ont renforcé leur collaboration avec la Libye pour empêcher les réfugiés et les migrants de fuir la Libye par la mer", souligne l’ECCHR dans son communiqué, publié mercredi 30 novembre. "Ce soutien et cette collaboration tendent à démontrer le rôle décisif que jouent les hauts fonctionnaires de l’UE dans la privation de liberté des migrants et des réfugiés fuyant la Libye", ajoute l’ONG. (...)